05 août 2006

Premier Triathlon "Sprint" à Magog

Bon voilà, dimanche dernier j'ai fait mon premier triathlon à vie et, plus généralement, ma première compétition d'athlétisme de ma vie ! Voici quelques impressions sur cette magnifique journée ;-)

Fernando m'a prété "Triathlete Training Bible by Joe Friel" et j'ai lu avidement tout ce que je pouvais la dessus. Il y a une checklist bien utile avec tout ce qu'il faut prendre.

Mes objectifs sont de finir ce triathlon afin de :
  • me faire plaisir en moins de deux heures si possible ;-)
  • savoir si ce sport va me plaire
  • établir une référence
  • faire un entrainement un peu plus dur que d'habiture
La veille au soir : tout a été préparé et mis dans la voiture ! Couché à 11h (oui, ce n'est pas tôt mais le temps de rassembler toutes les affaires ...).

Le jour même : Levé à 5h pour accueillir Fernando (qui va faire un 1/2 Ironman) et Juliana (qui va faire un Triathlon découverte).

Départ à Magog à 5h30. Arrivée là bas vers 6h10. Marquage des numéros sur la jambe gauche et l'épaule droite (interdit de crier " Je ne suis pas un numéro !") puis récupération de la puce électronique à porter à la cheville.

Magnifique journée (j'ai des photos et je vais essayer d'en poster une ou deux !) avec un levé de soleil magnifique sur le lac Memphremagog qui accompagne le départ à la nage à 7h00 des participants (dont Fernando) au 1/2 Ironman.

Pour ma part, départ à 10h00 après une réunion avec tous les participants. Il y avait pas mal de monde mais je ne saurais dire combien. Il me semble cependant que c'était le groupe le plus nombreux de la journée...

Bref, me voilà dans l'eau en me demandant un peu, il faut bien l'avouer, ce que je fais dans cette galère ! Suivant les judicieux conseil de Joe Friel, je me place derrière les poissons de devant tout en essayant de prendre l'intérieur (euh, là ce n'est pas Joe Friel qui le dit et c'était une erreur de ma part : la prochaine fois, derrière tout le monde et à l'extérieur!).

La Natation

Le départ est donné et j'oublie instantannément tous mes beaux plans de course (nager tranquille, suivre mon rythme, ne pas m'occuper des autres, tous ces trucs que l'on lit dans les livres !) : l'esprit qui habite la course me prend et je pars comme une fusée en essayant de suivre les leaders. Nager dans un lac au voisinage d'une meute n'est pas du tout comparable à mes expériences précédentes (pleine mer ou piscine) et j'avoue que les sensations à ce moment là ne sont pas très agréables : coup de coude, coup de pieds, turbulence créées par les nageurs devant moi, lunettes décollées, tasse bue pour cause de vaguelette, etc.

La nage est loin d'être mon point fort (opération de l'épaule + absence de pratique régulière) et j'ai tôt fait "d'exploser" et de nager sur du deux temps tout en étant forcé, de temps à autre, de faire des brasses pour récupérer mon souffle. Après quelques minutes, des groupes de niveau se forment et je suis rapidement dans les derniers.

Impossible cependant de reprendre mon rythme naturel et je sens bien que je force avec tout mon corps : bras, jambes et souffle. Forçant mon allure naturelle pour cause de compétitivité mal placée et d'ambiance de course extraordinaire.

Peu avant l'arrivée, les première fémines parties quelques minutes après mon groupe me rattrapent ce qui me pousse à forcer encore plus pour essayer de recoller : peine perdue ;-)

Transition Natation -> Vélo

Sortie de l'eau délicate : très peu de fond pour la fin (i.e. : on touche le fond avec les bras!), pas le droit de marcher/courir avant une certaine zone et finalement ... courrir dans l'eau ce n'est pas facile ! Une fois sortie de l'eau, quelques marches et un beau tapis vert pour aller vers la zone de transition. À noter : pas si facile de courrir après la natation.

Encouragements ! C'est très bon pour le moral : de partout des gens connus (Juliana) et inconnus applaudissent et encouragent les athlètes de tout niveau (même moi !) à se dépasser et à continuer. Ceci me rappelle définitivement l'ambiance qui reigne lors de la course du Grand Raid en moins exotique (pas de jumbé, de musique créole ;-).

Cent à deux cent mètres séparent l'arrivée de la natation de la zone de transition. Pendant ce temps j'essaye de penser à ce que je doit faire une fois arrivé à mon vélo : où se situe t'il, casque obligatoire, lunettes, gants, etc. J'essaye également de me souvenir du plan de circulation mais j'avoue que c'est beaucoup moins clair maintenant que lors de mon analyse avant la course !

Qu'à cela ne tienne des bénévoles nous guident et tout se passe assez bien : le casque puis les chaussures (sans chaussettes), le dossard que j'ai préparé et déjà agrafé sur un élastique que je passe autour de la taille, pendant que j'emmène mon vélo au départ du vélo, je met mes gants tant bien que mal.

Arrivé à la zone de départ pour le vélo, j'avance un peu après la ligne (pour laisser passer les flêches!) puis j'enfourche ma monture. Les jambes sont OK suite à la natation mais j'ai les pectoraux, les abdos et les bras tendus / limite douloureux. J'essaye de suivre le règlement et de mettre mon dossard derrière moi mais ce faisant je déchire un coin du dit dossard et je me retrouve à le mettre rapidement dans mon "corsage" en espérant ne pas être pénaliser pour cela.

Vélo

La course commence par une montée en pente douce en direction du Mont Orford. J'avoue que j'essaye tout de suite de trouver mon rythme mais mon corps me fait comprendre qu'il va me falloir attendre quelques minutes. Je croise sur le bord de la route quelqu'un occuper à changer son pneu et j'espère que je n'aurai pas besoin de ma chambre à air toute neuve et de faire la même opération tout en étant désolé pour ce coureur.

Dans la plupart des triathlon, il est interdit de rouler en peloton ou de bénéficier des efforts d'un autre. Ceci ressemble donc à un "contre la montre" et le matériel est similaire : des barres au milieu du vélo pour "fendre l'air comme une lame" et donc être capable d'aller plus vite).

Je n'ai pas cet équipement et un vieux vélo Mineli remis à neuf pour l'occasion (c'est ma deuxième sortie avec ce vélo cette année ;-). Les abdos restent douloureux et j'ai du mal à trouver mon souffle. Cependant, après quelques km, j'ai un bon rythme et si je me fait doubler par quelques uns, j'arrive à rattraper une bonne dizaine de concurrents. La première partie du parcours (c'est une boucle) comporte quelques montées de faible pente mais assez longues et se termine par une grande descente.

Un peu partout, devant leurs maisons, des spectateurs applaudissent et encouragent les coureurs : une personne agée, une famille avec trois enfants qui courent partout, etc. C'est réellement très motivant et je m'efforce de sourire à tous ces encourageurs anonymes afin de leur faire savoir que leur geste est réellement apprécié.

La mi-parcours s'achève par un demi-tour qui suit une longue et belle descente et commence donc par une tout aussi belle et longue montée ! Là encore, quelques ennuis mécanique et plusieurs personnes en train d'aider à réparer sur le bas côté tandis que j'essaye de suivre (de loin!) ceux qui me devancent depuis 5 km. L'écart diminue et ils seront doublés avant la fin.

Pendant tout ce temps, suite à la natation ou à une mauvaise position sur le vélo, je suis passé à quelques mm de crampes (sans en avoir cependant) tandisque j'ai toujours eu du mal à reprendre mon soufle pour cause de douleurs abdominales (pas des problèmes digestifs mais réellement mal aux abdos et donc dur dur de soufler correctement!).

Transition Vélo -> Course à pieds

L'arrivée en vélo est délicate : on arrive comme des fusées et il faut d'abord freiner puis démonter avant la ligne disqualificatrice ;-) Là encore des bénévoles nous annoncent qu'il faut ralentir. J'ai pu observer la technique des "pro" : chaussures de vélo avec scratch qui sont détachées quelques mêtres avant la ligne et laissées sur le vélo tandis qu'ils commenent à courrir à 15km/h avec leur vélo pour aller en zone de transitions.

Je ne tentais pour ma part rien d'aussi folklorique et démontais gentillement presque à l'arrêt tandis que je courrais ensuite, avec le vélo, à ma zone de transition. Là encore, des bénévoles nous indiquent le plan de circulation et c'est tant mieux car j'avoue ne plus m'en souvenir du tout ! On enlève les chaussures de vélo. Je bataille avec le dossard pour finalement l'épingler avec une seule épingle sur mon justaucorps (un des coin a été arraché et je ne sais pas ou sont les autres épeinges à nourrice !).

Le plan original consistait à mettre des chaussettes puis les chaussures de course mais étant tout en sueur, le coeur à 140 pulsations minutes, mettre des petites chaussettes s'est révélé être une tâche plus complexe qu'il n'y parait. Je me décidais donc pour courrir sans chaussettes. On attache les chaussures et ... c'est parti !

Au passage, j'ai oublié d'enlever mes gants de vélo et j'ai donc fait la course à pieds avec mes gants de vélo mais je ne m'en rendrais compte que en fin de course.

Course à pieds



Je démarre avec le coeur à 85% ce qui n'est pas très bon puisque en théorie cela devrait correspondre plutôt au maximum de la course qu'à une valeur de départ ! M'enfin, j'ai par la suite évité de regarder mon cardio pour suivre mes sensations plutôt qu'autre chose.

L'ambiance est folle lorsque l'on passe le couloir et de nombreux spectateurs + des concurrents déjà arrivés encouragent sans cesse tous ceux qui se présentent.

Départ difficile pour cause d'abdo (encore !) et aussi mal aux homoplates : j'étais trop tendu sur mon vélo et les bras ont pas mal souffert. J'attaque cependant avec un bon rythme (pour moi !) et ce malgré une chaleur qui commence à être très présente (il doit être environs 11h à ce moment là).

Heureusement, tous les 1-2 km il y a des points de ravitaillement avec de l'eau et même, à un endroit, un bénéfique et rafraichissant jet d'eau. J'essaye de boire un peu (mais en courant c'est difficile !) et le reste du gobelet est versé sur ma tête pour refroidir la machine !

La moitié du parcours à peu près est en montée légère voire même assez forte (après le parc sur le bord du lac) mais je me dit que tout ce qui monte doit redescendre un jour ou l'autre.
J'accroche une femme qui va à un rythme légèrement supérieur au mien et je décide de tout faire pour la suivre (désolé, je n'ai pas noté le numéro de dossard donc impossible de remercier cet ange providentiel !) et j'y parviens jusqu'à la fin de la montée (donc à peu près le mi-parcours pour moi).

La descente se passe assez facilement et je déroule plutôt bien et ce jusqu'à l'arrivée. Peu avant l'arrivée je croise Fernando en train de commencer son dernier tours de course pour le demi Ironman. À l'arrivée je retrouve toute la petite famille venu me supporter et je m'écrase dans l'herbe les jambes en l'air après 1h32:22 de course.


Les résultats sur le site de sportstats.ca

Ce n'est pas une performance mondiale mais c'en est une pour moi : mon premier triathlon !

J'aurai bien aimé connaitre également les temps de transition *(surtout pour comparer avec les autres participants et voir si c'était améliorable)*. Je pense qu'ils ont été rajoutés au vélo mais je n'ai pas de certitudes.

En tout cas, au menu des prochaines semaines : amélioration en natation (en particulier technique de crawl), vélo (objectif : 30km/h de moyenne durant le prochain triathlon) et course à pieds (essentiellement entretien et faire des km pour l'endurance).

Il y a un triathlon à Sherbrooke le 26 août et également un à Montréal le 16 septembre. Je ne sais pas trop si je vais y aller car ma priorité est d'améliorer mon foncier et de pouvoir tenir la distance en natation sans trop de problème !

En tout cas, cela a été une expérience inoubliable et j'encourage tout un chacun à essayer ce sport vraiment génial et avec un superbe esprit tant de la part des participants que des bénévoles (merci 1000 fois) et des spectateurs/encourageurs (merci 1000 fois trois fois !).

04 août 2006

Hubert Reeves : Pour une vie meilleure

Un article très intéressant de Hubert Reeves sur la notion de croissance économique et de bien être global pour la population terrestre dans son ensemble.

En tant que scientifique, il est intéressant de noter que ces notions sont de plus en plus d'actualités. En particulier, le prix nobel d'économie Amartaya Sen est connu comme le précurseur de ces notions : il a inventé des indicateurs économique qui permettent de mesurer des grandeurs qui sont plus fondamentales que le PIB comme par exemple l'Indice de Pauvreté Humain, l'Indice de Développement Humain, etc.

Ce qui est intéressant dans cette approche c'est l'intégration de grandeurs fondamentales pour les êtres humains au sein d'un modèle d'évaluation non seulement de l'économie mais aussi et surtout de la société à savoir le bonheur des membres de cette société. Ces indicateurs sont définis scientifiquement et ils mesurent certes la pauvreté mais aussi d'autres grandeurs comme la liberté des individus qui, c'est prouvé, influe directement sur le bonheur ressenti.

À quand un Indice du Bonheur Humain (IBH) qui pourrait être utilisé dans toutes les sociétés poure mesurer la réussite des politiques mais aussi du système économique (qui à dit mondialisation ?) ?